samedi 31 octobre 2015

"A discovery of witches" - Halloween, sorcières, vampires et ... HISTOIRE !


“Ni muer ni viu ni no guaris,
Ni mal no·m sent e si l’ai gran,
Quar de s’amor no suy devis,
Ni no sai si ja n’aurai ni quan,
Qu’en lieys es tota le mercés
Que·m pot sorzer o decazer.”

“Not dying nor living nor healing,
there is no pain in my sickness,
for I am not kept from her love.
I don’t know if I will ever have it, 
for all the mercy that makes me flourish or decay is in her power.”



Diana Bishop est une sorcière. Sa généalogie est impressionnante, sa famille est connue de toutes les créatures magiques et pourtant, Diana ne veut absolument pas se servir de sa magie ou avoir quoi que ce soit à faire avec des créatures magiques. Historienne et scientifique, Diana étudie des vieux manuscrits d'alchimie pour ses recherches dans la librairie de l'université d'Oxford. Un jour, elle tombe par hasard sur un manuscrit ensorcelé et réussit à lever le sort pour un temps infime. Le lendemain, démons, magiciens, sorcières et vampires se sont rassemblés à la librairie et semblent suivre ses moindres faits et gestes. La magie libérée par Diana est ancienne et sacrée, et toutes les créatures désirent l'obtenir. C'est à ce moment que Diana rencontre Matthew Clairmont, un vampire dangereux et ancien, dont les connections et l'histoire personnelle sont remplies de mystères. Ensemble, ils embarquent dans une quête pour comprendre l'origine et les secrets du manuscrit. Alors que la relation entre Diana et Matthew évolue de manière inattendue, l'ordre et l'équilibre entre les créatures magiques est menacé. 

Quoi de mieux, en cette journée d'Halloween, que de découvrir l'histoire fascinante de Diana Bishop et de Matthew Clairmont ! Ces deux personnages représentent la fascination que j'ai pour les sorcières et certains vampires (pas le type Twilight, mais plus le type Lestat). En effet, Matthew Clairmont n'est pas un vampire qui brille au soleil et qui passe son temps à déprimer. Il est avant tout très intelligent, instruit et surtout, extrêmement vieux ! C'est un livre d'histoire ambulant et ce livre déborde de références historiques fascinantes. Deborah Harkness a dû faire énormément de recherches pour écrire ce livre, car non seulement les références historiques sont impressionnantes, mais les pratiques linguistiques de certains personnages sont aussi extraordinaires. En effet, Matthew est tellement vieux, qu'il parle énormément de langues différentes, notamment des langues mortes, comme l'occitan ou la langue d'oc, le latin mais aussi le grec ! Bien entendu, avec un nom de famille pareil, Matthew est aussi français, ainsi le livre est ponctué de petites références françaises. Je trouve que les langues mortes sont toujours intéressantes et nous aident à comprendre les langues que nous parlons aujourd'hui et les mots que nous utilisons. L'occitan est une langue qui aide à comprendre le français d'aujourd'hui. 

Image qui représente l'amour courtois
J'ai un faible pour la littérature du Moyen-Âge, qui est une littérature encore peu connue. Les théoriciens ont tout juste recommencé à s'intéresser à la littérature de cette époque. Avant considérée comme un âge sombre de l'histoire, les intellectuels ne s'intéressaient pas du tout à cette période et toutes les oeuvres produites durant ce temps ont souvent été rejetées et critiquées injustement. Pourtant, des chefs d'oeuvres ont été produits au Moyen-Âge. Je pense aux Lais de Marie de France ou encore aux nombreux fabliaux qui n'ont pas d'auteurs mais qui décrivent une époque fascinante et mystérieuse. Deborah Harkness fait évoluer ses personnages dans un monde magique, cependant elle utilise l'histoire, ce qui rend le roman encore plus intéressant. 

Comme dans toutes mes critiques, j'aime parler d'un sujet qui m'a interpellé dans un livre et non débattre sur l'histoire du livre en général. A Discovery of witches m'a plongé dans un univers historique aux possibilités infinies. Le personnage de Matthew m'a beaucoup plu considérant son héritage culturel et historique. En ce qui concerne Diana, j'ai beaucoup apprécié sa personnalité et son indépendance. Ils forment tous les deux un couple hors du temps et assez grandiose, digne des histoires de l'amour courtois. Ainsi, je cite mon passage préféré des Lais de Marie de France, tiré du lais qu'on appelle Le Chèvrefeuille (Chevrefoil). Ce lais conte l'histoire de Tristan et Iseult, les amants héroïques des temps passés. 

"Il en était d'eux comme du chèvrefeuille        
qui s'enroulait autour du coudrier;
une fois qu'il s'y était enlacé
et qu'il s'est attaché au tronc, 
ils peuvent longtemps vivre ensemble. 
Mais ensuite, si on cherche à les séparer, 
le coudrier meurt aussitôt
et le chèvrefeuille de même."

Le Chèvrefeuille - Marie de France, Lais 
(Cet extrait a été traduit de la langue l'oïl afin de faciliter la compréhension du texte)

A Discovery of Witches est le premier tome de la trilogie All Souls. J'ai déjà acheté le deuxième volume, Shadow of Night et je prévois de le lire très bientôt ! 

Merci encore pour votre attention ! Pour clôturer cet article, je vous conseille aussi un film très sympathique à regarder pour l'Halloween et qui n'est pas un film d'horreur (eh oui !!!) 


Bon Halloween à tous ! LaCaroline Di Franciosi 


vendredi 23 octobre 2015

"The Rosie Project" - Romance ou hilarité ?

"'You considered me as a partner ?' 'Sure', she said. 'Except for the fact that you have no idea of social behaviour, your life's ruled by a whiteboard and you're incapable of feeling love - you're perfect.'" - The Rosie Project, Graeme Simsion. 

Don Tillman est scientifique à l'esprit brillant. Cependant, ses aptitudes sociales sont proches de zéro. Atteint légèrement du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme, Don est un homme dont la vie est planifiée et chronométrée à la seconde. Incapable d'avoir un second rendez-vous avec ses conquêtes en raison de ses faux-pas en société, Don décide qu'il est temps de prendre les choses en main et commence à mettre en place le "Projet Épouse" (The Wife Project). Il crée des questionnaires et décide de les distribuer à qui il peut, de manière à trouver la femme idéale qui sera parfaitement compatible avec sa personnalité. Au même moment, il rencontre Rosie, étudiante au doctorat en psychologie, qui est à la recherche de son père biologique. Elle cherche de l'aide auprès de Don, qui est généticien et très rapidement, le "Wife Project" est mis de côté au profit du "Father Project". Malgré ses efforts scientifiques pour trouver la femme idéale, Don va réaliser que l'amour n'a rien à voir avec des questionnaires et des calculs !

Vous allez peut-être penser, oh non, encore un roman romantique pour des femmes désespérées et frustrées de la vie. Un homme parfait à la recherche de la femme idéale, qui tombe amoureux de la personne à laquelle il s'attendait le moins. Pourtant, ce n'est pas du tout ce que j'ai retenu de ce roman. Tout d'abord, ce livre est hilarant. Don se retrouve dans des situations totalement rocambolesques. Son inaptitude à agir correctement en société, le met dans des situations cocasses, dignes du théâtre de Marivaux. Don voit le monde différemment, dans la mesure où tout ce qui lui semble normal, est une faute sociale. Cette vision du monde, qui diffère de la notre, nous permet de nous questionner sur la société, les normes sociales en général, et surtout les difficultés de ceux qui sont incapables d'adhérer à ces règles et en souffrent.

"A woman at the rear of the room raised her hand. I was focused on the argument now, and made a minor social error, which I quickly corrected. 'The fat woman - overweight woman - at the back ?'" - The Rosie Project, Graeme Simsion.

En effet, le syndrome d'asperger est une forme d'autisme qui m'intéresse et me fascine beaucoup.
Selon la fédération de l'autisme du Québec, ses caractéristiques sont les suivantes:
- Difficultés à comprendre les situations sociales et les attentes de l'entourage 
- Émergence normale de la parole avec difficulté de la communication 
- Intérêts souvent obsessionnels 
- Intelligence normale ou supérieure 


J'en ai entendu parlé pour la première fois, lors du visionnement d'un film qui m'a marqué à plusieurs niveaux. My Name is Khan, est un film indien qui raconte l'histoire d'un musulman ayant le syndrome d'asperger. C'est un homme très tolérant et qui a reçu une très bonne éducation. Il déménage aux États-Unis avec son frère lorsque sa mère décède. Là-bas, il épouse une indienne qui pratique l'hindouisme. Après le 11 septembre, sa famille va souffrir des stigmatisations sur les musulmans. Ainsi, ce film m'a appris beaucoup sur l'asperger mais aussi sur l'islam et les stigmatisations qui résultent de sa mauvaise interprétation. Je vous conseille fortement ce film.


Le personnage de Don m'a beaucoup touché dans son humanité et son imperfection. À vouloir être parfait et organiser sa vie comme une horloge, Don fait beaucoup d'erreurs, de faux pas, qui mènent souvent à l'hilarité. Rosie est adorable, c'est une femme de caractère, un peu déjantée et qui complète parfaitement les lubies de Don. Ils forment un couple difficile à oublier, un peu fous, un peu bizarres. On aime les couples déjantés, différents et adorables. Parce que dans la réalité, on l'est tous un peu.

Sony est en train de préparer l'adaptation de The Rosie Project au cinéma. Malheureusement, l'actrice prévue pour Rosie, Jennifer Lawrence a quitté le projet. Dommage, elle aurait fait une excellente Rosie selon moi ! Graeme Simsion a aussi écrit une suite à son roman, The Rosie Effect ! Je ne l'ai pas encore lu mais j'ai acheté le livre et il est sur ma liste. Je vous en donne des nouvelles !

La semaine prochaine, c'est l'Halloween, et je vous ai préparé une petite surprise !

LaCarolina Di Franciosi


jeudi 15 octobre 2015

Ready Player One - Une dystopie épique !

"For, after all, how do we know that two and two make four ? Or that the force of gravity works ? Or that the past in unchangeable ? If both the past and the external world exist only in the mind, and if the mind itself is controllable - what then ?" 1984, George Orwell

J'ai entendu le mot dystopie pour la première fois dans un cours de littérature. À l'époque, on utilisait sûrement le terme contre-utopie, ce qui me faisait toujours penser au livre Utopia de Thomas More. J'ai donc découvert les mondes dystopiques avec George Orwell et son chef d'oeuvre, 1984. Ce livre a complètement modelé mes goûts en littérature et depuis ce temps-là, je suis littéralement obsédée par les romans dystopiques. 1984 a complètement modifié ma perception des choses et m'a amené à réfléchir sur la notion de réalité versus l'imaginaire. 

Cet été, j'ai décidé de lire le célèbre roman de Ernest Cline, Ready Player One. Ce roman de science fiction dystopique m'a fait réfléchir sur le futur, sur la notion d'imagination et de réalité virtuelle. Je l'ai fini en moins de 2 jours et je peux vous dire que je ne regrette pas cet achat ! 

Un petit résumé de l'histoire:

En 2044, le monde est dans un état pitoyable. Pour échapper à la dure réalité, les gens se connectent à l'OASIS, une utopie virtuelle inventée par le génie James Halliday. Wade Watts est un adolescent fasciné par l'univers de Halliday et les indices que celui-ci a laissé derrière lui pour que quelqu'un trouve son oeuf, symbol de son héritage. Celui qui l'obtiendra se verra offrir la succession de l'OASIS et de la fortune de Halliday. Dans le monde de l'OASIS, les egg gunters, sont des chasseurs à la recherche d'indices menant à l'oeuf depuis des années, sans succès. Ainsi, lorsque Wade découvre le premier indice, il devient l'objet d'intérêt du monde entier. À la fois jalousé, admiré, envié et menacé de mort, Wade devra faire face à la réalité qu'il déteste tant s'il veut parvenir au bout de sa quête.

Nous vivons dans une époque où la réalité virtuelle est à nos portes et où le monde se pose des questions sur le futur de l'humanité et de la planète. Dans ce monde où tout va trop vite, où l'environnement se détériore, on se demande parfois si ces mondes littéraires dystopiques ne sont pas une représentation de notre futur. En 2016, la compagnie Oculus rachetée par Facebook va sortir son Oculus Rift, un casque qui permet de regarder des vidéos ou de jouer à des jeux vidéos en réalité virtuelle. Les problèmes liés au réchauffement climatique, au manque d'eau potable et à la détérioration de la faune et de la flore se font sentir dans l'ensemble de la planète. Dans son roman, Ernest Cline aborde ces questions tout en nous offrant un divertissement extraordinaire. Geek dans l'âme, obsédé par les jeux vidéos, il nous transporte l'univers de la réalité virtuelle, une technologie qui se développe très rapidement ces derniers temps et qui me fascine. Les possibilités de la réalité virtuelle sont infinies et elles sont majoritairement décrites dans Ready Player One. Heureusement pour nous, le futur ne présage pas seulement des catastrophes et la conclusion d'Ernest Cline est remarquablement idéaliste. Rien à voir avec celle de George Orwell qui me glace le sang encore aujourd'hui:

"He gazed up at the enormous face. Forty years it had taken him to learn what kind of smile was hidden beneath the dark moustache. O cruel, needless misunderstanding! O stubborn, self-willed exile from the loving breast! Two gin-scented tears trickled down the sides of his nose. But it was all right, everything was all right, the struggle was finished. He had won the victory over himself. He loved Big Brother." 1984, George Orwell.

Ready Player One est actuellement en train d'être adapté au cinéma par Steven Spielberg et la sortie est prévue pour 2017. Stay Tuned !

Trailer de Sword Art Online, un anime dont le thème est similaire à Ready Player One 


LaCarolina Di Franciosi

mercredi 7 octobre 2015

"I am those 66 million girls who are deprived of education" - I am Malala

"One child, one teacher, one book and one pen can change the world. Education is the only solution. Education first" 

Étant une grande habituée de fiction, il ne m'arrive pas souvent de lire des biographies, autobiographies ou encore des romans historiques. Puis, cet été, ma soeur m'a convaincu de lire l'autobiographie de Malala Yousafzai, I am Malala. Étant déjà une grande fan de Malala, de ses idées et de son état d'esprit, elle n'a pas eu à me convaincre bien longtemps. Si vous ne le savez pas encore, Malala Yousafzai est une jeune pakistanaise qui se bat pour l'éducation des jeunes filles dans les pays en développement ou ceux qui n'offrent pas ce droit aux filles. Blessée à la tête par les talibans à l'âge de 16 ans pour avoir défié leur autorité et défendu son droit à l'éducation, Malala a reçu le prix Nobel de la paix en 2014, alors qu'elle n'avait que 17 ans. Aujourd'hui Malala a sa propre fondation, Malala Fund et se bat pour le droit à l'éducation.

J'ai commencé ce livre en pensant que j'allais en apprendre plus sur cette jeune fille extraordinaire. Je ne m'attendais pas à découvrir tout un pan de l'histoire du Pakistan, des Pashtuns (l'ethnie de Malala) et surtout la montée au pouvoir des talibans et les intrigues politiques du pays.

Je me suis toujours beaucoup intéressée à l'Inde, un pays qui me fascine énormément par sa culture, ses traditions et ses étrangetés. Je me suis beaucoup familiarisée avec la culture de ce pays, mais il y a toujours des choses à apprendre ! Le pays est immense et les cultures diverses et variées. Cependant, je ne m'étais jamais vraiment intéressée au Pakistan, un pays que je connais très peu. À travers son histoire, Malala m'a fait découvrir son pays et les facettes dont on parle peu dans la presse. Quand on y pense, la presse ne décrit pas le Pakistan de façon très positive. Dans les films hollywoodiens ou les séries américaines, le Pakistan est souvent synonyme de terrorisme et d'extrémisme musulman. On retrouve souvent des insultes racistes qui font souvent le lien entre terrorisme et Pakistan, comme "bloody paki". Malala a complètement changé la vision que j'avais du Pakistan et des pakistanais en général. 

Depuis que j'ai fini I am Malala, j'ai pris la décision de lire plus de romans autobiographiques. Ainsi, je veux en apprendre davantage sur des personnalités inspirantes, mais aussi sur leur culture et leur société. J'en suis déjà à mon deuxième livre autobiographique, celui de Hyeonseo Lee, une nord-coréenne qui s'est échappée de son pays et a vécu des choses extraordinaires. Son livre mérite un autre article donc je ne vous en dis pas plus ! 

La prochaine fois, je vous invite à découvrir un roman de science-fiction dystopique (une contre-utopie), que les fans de jeux vidéos vont adorer ! À suivre... 

PS: Le documentaire He named me Malala sort au cinéma ce vendredi ! À ne pas manquer !